- Dans les années 60, il y a 350 000 habitants à La Réunion. Les plages sont peu fréquentées et les milieux littoraux et sous-marins peu étudiés mais qualifiés de grande qualité par les observateurs de l’époque.
- Au cours des années 70, les loisirs nautiques se développent et les premiers conflits entre usagers de la mer naissent, notamment entre les pêcheurs et les premiers chasseurs sous-marins. Les premiers signes de dégradations biologiques affectant le recouvrement corallien des récifs de La Saline les Bains apparaissent.
Cette dégradation se poursuit dans les années 80.
Les biologistes de l’Université de La Réunion constatent une évolution régressive du taux de recouvrement en coraux vivants et mettent en exergue la vitalité corallienne comme rempart naturel de protection contre les assauts des vagues.
Les premières réponses de la puissance publique s’organisent :
- En 1982, l’élaboration du « livre blanc de l’environnement » acte clairement la dégradation des récifs coralliens à La Réunion et appelle à la mise en place de solution allant de la sensibilisation du public à l’implantation d’outils de protection.
- En 1985, les premières stations d’épuration voient le jour. Un plan d’assainissement des eaux usées est mis en place. Des efforts en matière d’agriculture sont réalisés sur le territoire.
- Les années 90 voient les études se préciser dans les domaines biologiques, chimiques et géologiques. Le constat est alarmant :
- dégradation de l’écosystème récifal,
- diminution de l’abondance et de la diversité des poissons,
- pollution des eaux,
- surexploitation toujours non contrôlée des zones coralliennes au sens large,
- phénomène érosif par la régression des plages coralliennes de l’ouest …
- En 1991, la plupart des spécialistes et personnes ressources liées à la sauvegarde des milieux coralliens se rassemblent au sein de l’association Vie Océane. Un colloque « Protection des lagons » est organisé. Sous l’impulsion du Préfet Dewattre, le « concept de Parc Marin » comme outil possible de gestion des aires récifales fait son apparition pour la première fois.
- En 1992 une réserve de pêche est mise en place.
Les collectivités territoriales (Région, Département, Communes littorales) se sont également mobilisées très tôt. Après plusieurs années, elles créent, en
1997, l’Association Parc Marin de La Réunion (APMR) avec l’aval de l’Etat. Son objectif est de développer le futur gestionnaire d’une réserve marine, encore hypothétique.
- En 2000, le projet de réserve naturelle marine est pris en considération par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.
Plus d’une centaine de réunions de travail sont organisées. Ce travail abouti à un compromis en 2004.
- En Février 2007, donc plus de 30 ans après que les premières voix se soient élevées: la réserve marine de La Réunion était officiellement établie. Quelques mois plus tard, elle prendra la forme du G.I.P. RNMR qui la définit aujourd’hui.