Peut-être avez-vous déjà observé ces prairies sous-marines qui forment des « patchs » dans le lagon de l’Hermitage (entre la plage et la barrière de corail) ? Il s’agit d’herbiers de phanérogames marines. Ce ne sont pas des algues mais bien des plantes qui sont enracinées dans le sable et que l’on peut comparer aux plantes à fleurs qui poussent sur la terre ferme.
Il en existe 72 espèces dans le monde mais à La Réunion une seule est observée : il s’agit de Syringodium isoetifolium dont les feuilles forment de petits tubes d’une longueur de 30 centimètres maximum.
Moins connus que les récifs coralliens, ces herbiers forment pourtant des habitats remarquables à préserver en raison de leurs nombreux rôles écologiques : réservoir de biodiversité, filtre de pollution, oxygénation, stockage du carbone, maintien des sols par leur réseau racinaire, nurserie, …
On peut y retrouver certaines espèces de poissons qui y sont inféodées comme le perroquet des herbiers (Leptoscarus vaigiensis) et d’autres espèces qui viennent s’y alimenter (comme les tortues vertes !) ou encore s’y réfugier.
Évoluant depuis des décennies au grès des conditions climatiques (cyclones, fortes houles), des pressions naturelles (broutage de la faune marine) et des pressions anthropiques (pollutions), ils couvraient en 2013 une surface d’environ 3 hectares. Dans le cadre de son deuxième plan de gestion, la Réserve Naturelle Marine de La Réunion s’attachera à suivre cet habitat dont les récentes observations ont montré une nette régression depuis 2017. Sentinelles du récif, n’hésitez pas à partager vos observations de la biodiversité des herbiers et à nous alerter si vous observez des herbiers « malades » arborant une couleur « jaunie » !