Le suivi type GCRMN (Global Coral Reef Monitoring Network)
Le suivi type GCRMN est mené depuis 1998, bien avant la création de la Réserve marine. Considérant son ancienneté, la localisation des stations et le haut niveau d’expertise appliqué, ce suivi est celui qui fournit le plus d’informations pour appréhender l’état de santé des récifs et les dynamiques temporelles à l’échelle de l’île. Il permet à la fois d’améliorer la compréhension sur le fonctionnement des écosystèmes coralliens mais également de mettre en évidence certaines tendances évolutives du milieu.
Il comporte actuellement 14 stations dites « sentinelles » (7 de platier et 7 de pente externe) qui ont été positionnées sur les 4 complexes récifaux de La Réunion : St-Gilles-Les-Bains, St-Leu, Étang-Salé-les-Bains et St-Pierre (hors réserve).

Depuis sa création, c’est le GIP-RNMR (et avant cela l’association du Parc marin) qui coordonne ce suivi en collaboration avec les partenaires scientifiques tels que l’Université et l’IRD. Les agents du GIP-RNMR se sont ainsi formés au fil des suivis et leurs qualités d’expertise sont aujourd’hui reconnues.
Le RCS de la DCE
Le Réseau de Contrôle et de Surveillance (RCS) de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), dont l’objectif est de s’assurer du bon état et du bon fonctionnement écologique des écosystèmes côtiers et récifaux, a été initié en 2015. C’est l’Office de l’eau (OLE) de La Réunion qui en assure la maîtrise d’ouvrage.
L’état des communautés coralliennes (aussi appelées « benthos de substrat dur ») en pente externe et leur évolution sont considérés dans le cadre de la DCE comme bio-indicateurs de la qualité de l’eau.
Le RCS comporte 7 stations complémentaires à celles du réseau GCRMN, qui sont échantillonnées tous les 3 ans depuis 2015 amenant ainsi le réseau à 14 stations de pente externe réparties sur les 4 complexes récifaux de La Réunion : St-Gilles-Les-Bains, St-Leu, Étang-Salé-les-Bains et St-Pierre (hors réserve). Les paramètres étudiés concernent à la fois des paramètres biotiques (coraux, algues, poissons et invertébrés mobiles) et abiotiques (substrat).
Le suivi de l’effet réserve
Le suivi de l’effet réserve, dont l’objectif est de mesurer l’efficacité des mesures de gestion de la Réserve Naturelle Marine de la Réunion, existe depuis sa création en 2007. L’approche BACIPS (Before After Control Impact Paired Series), qui consiste en un suivi pluriannuel, avant et après la mise en place d’une protection effective, sur différents sites de différents niveaux de protection, a été privilégiée. Le diagnostic initial (point 0) a été réalisé en 2006, le point 1 a été lancé en 2013, et le point 2 sera lancé en 2021, soit un pas de temps d’environ 7 ans entre chaque campagne.
Le suivi comporte actuellement 32 stations qui ont été réparties entre le platier et la pente externe au sein des 3 niveaux de protections de la Réserve marine (sanctuaires, zones de protection renforcée, zones de réglementation générale), sur lesquelles les peuplements de poissons et les communautés benthiques sont recensés lors de chaque campagne.

© GIP-RNMR, B.Cauvin

Le programme POPMER
Le programme POPMER (Etude spatio-temporelle de la POPulation d’Epinephelus MERra) est mis en œuvre chaque année en régie par l’équipe du GIP-RNMR depuis 2008. Dans ce cadre, des comptages d’E.merra sont réalisés en été sur près de 90 stations réparties entre les 4 plateformes récifales (St-Gilles, St-Leu, Etang-Salé, St-Pierre) et entre les différentes zones de protection.
E.merra, nommée localement « macabit », est l’une des espèces de mérous à tâches
hexagonales présentes à La Réunion. Cette petite espèce, ne dépassant pas 32 cm de long est particulièrement appréciée des pêcheurs gaulette et représente la majorité des captures. Par ailleurs, cette espèce « bio-indicatrice » ne vit pratiquement quesur les platiers à Acropores branchus des côtes ouest et sud-ouest de l’île ; habitats aujourd’hui fortement menacés par les activités directes, le développement des bassins versants (pressions indirectes) et par le changement climatique (blanchissement des coraux suite au réchauffement des eaux).
La gestion durable des populations d’E.merra dépend étroitement, et de manière
indissociable, de la conservation de ses habitats de prédilection et de la gestion adaptée de ses stocks d’individus exploitables par la pêche à pied de loisirs.

© GIP-RNMR M.Dedeken
